Rechercher dans ce blog

mercredi 26 février 2014

Transfert d'entreprise : le cédant n'est pas tenu d'informer individuellement les salariés concernés

L'article 7 § 6 de la directive européenne du 12 mars 2001 imposant une information des salariés 
avant un transfert d'entreprise n'ayant pas été transposé en droit interne, 
un employeur ne peut pas se voir reprocher d'avoir méconnu cette obligation.

Un salarié compris dans un transfert d'entreprise prend acte de la rupture de son contrat de travail 

et saisit le conseil de prud'hommes de plusieurs demandes, certaines à l'encontre de son ancien employeur, d'autres contre le repreneur de l'activité.

L'ancien employeur n'est pas tenu d'informer individuellement les salariés

Pour faire échec au transfert de son contrat de travail, le salarié invoquait un manquement 

de celui-ci à l'article 7 § 6 de la directive communautaire 2001/23/CE du 12 mars 2001 
sur les transferts d'entreprise, lequel prévoit, dans les entreprises dépourvues de représentants 
du personnel, une obligation préalable d'information individuelle des salariés sur le transfert 
et ses conséquences.

La Cour de cassation approuve la cour d'appel d'avoir jugé que faute d'avoir été transposée 

en droit interne, l'obligation d'information prévue par la directive ne peut pas être mise à la charge 
de l'employeur. En effet, l'article L 1224-1 du Code du travail n'oblige pas l'employeur 
à informer le salarié de la cession de l'entreprise.

La Cour de cassation fait application de sa jurisprudence constante relative aux effets limités 

des directives, qui ne peuvent pas créer directement d'obligation à la charge des personnes privées (K-I-5740 s.) et reprend une solution retenue dans un précédent arrêt 
(Cass. soc. 18 novembre 2009 n° 08-43.397).

Sans convention, pas de reprise des obligations pesant sur l'ancien employeur à la date du transfert

Pour débouter le salarié de la demande de rappel de salaire qu'il avait faite auprès de son nouvel employeur pour des heures supplémentaires effectuées au service de l'ancien, la cour d'appel 

avait relevé qu'aucune convention n'avait été conclue entre les deux employeurs 
alors que l'article L 1224-2 du Code du travail subordonne la reprise par le nouvel employeur 
des obligations incombant à l'ancien à la conclusion d'une telle convention.

Le salarié faisait valoir dans son pourvoi que l'article L 1224-2 du Code du travail 

devait être interprété à la lumière de l'article 3 § 1 de la même directive qui dispose 
que les droits et les obligations du cédant à la date du transfert sont transmis au cessionnaire, 
sans condition.

A tort, selon la Cour de cassation : une directive ne peut pas permettre, dans un litige 

entre particuliers, sous couvert d'interprétation, d'écarter les effets d'une disposition 
contraire du droit national. 

Capture d'écran: http://www.fusacq.com

Aucun commentaire: