Les Echos | 19/09/2014
Une enquête de l'Insee détaille l'utilisation que comptent faire les entreprises du crédit d'impôt.
Seul un quart des entreprises de l'industrie souhaite augmenter les salaires.
Une enquête de l'Insee détaille l'utilisation que comptent faire les entreprises du crédit d'impôt.
Seul un quart des entreprises de l'industrie souhaite augmenter les salaires.
Voilà une bonne nouvelle pour le gouvernement. Plus de la moitié des entreprises envisagent d'utiliser le produit du crédit d'impôt pour l'emploi et la compétitivité (Cice) pour investir et plus du tiers s'en serviront pour embaucher, selon une enquête de l'Insee. Les deux principaux objectifs assignés à cette mesure, qui permet aux entreprises de déduire de leur impôt 4 % de la masse salariale en dessous de 2,5 SMIC cette année, pourraient donc être atteints, si les dires des entreprises sont suivis d'effet. « C'est encourageant car cela indique que les entreprises sont prêtes à réinjecter le produit du Cice dans le système productif », note Vladimir Passeron, économiste à l'Insee.
Les marges se redressent
Cette semaine, tour à tour, François Hollande et Manuel Valls ont martelé que « la clef de la reprise, c'est l'investissement ». Celui-ci n'a pas augmenté depuis la fin de l'année 2011, ce qui risque d'aggraver, à terme, le manque de compétitivité des entreprises françaises. Dans ce contexte, le Cice doit permettre de redonner de l'oxygène aux entreprises pour leur permettre de réinvestir alors que leurs marges ont beaucoup reculé depuis 2007. Une récente étude du Trésor estimait que « le montant du Cice correspond aux trois dernières années de baisse du taux de marge ». Déjà, au premier trimestre, les marges des entreprises françaises se sont redressées. Car le Cice est loin d'être négligeable. Selon l'Insee, le montant moyen perçu par les entreprises au titre de ce dispositif en 2014 sera de 877 euros par salarié dans l'industrie manufacturière et de 653 euros par salarié dans les services.
Plus en détail, dans l'industrie, les entreprises sont plus enclines à investir que dans les autres secteurs d'activité. Ainsi, 58 % des sociétés industrielles interrogées estiment que le Cice va leur permettre d'investir, contre 52 % dans les services. Sans surprise, « les entreprises qui utiliseront majoritairement le Cice pour investir sont plus souvent des entreprises exportatrices et en bonne santé financière », souligne l'Insee.
En revanche, ce sont les entreprises présentes dans les services qui seraient les plus promptes à embaucher. Un tiers seulement des entreprises de l'industrie sont prêtes à accroître leurs effectifs, contre 48 % dans les services. « Ce n'est pas très étonnant : l'industrie perd structurellement des emplois depuis 2001. Ces entreprises sont plus portées vers l'amélioration de la compétitivité », décrypte Vladimir Passeron. Les sociétés de l'industrie sont aussi moins susceptibles d'augmenter les salaires grâce au Cice que les entreprises de services. Elles sont seulement 26 % à estimer que les rémunérations progresseront, contre 41 % dans les services. « L'industrie est plus confrontée à la concurrence internationale que les services. Les entreprises industrielles ont donc moins de marges de manoeuvre pour augmenter les salaires », juge l'expert de l'Insee. Cela tombe bien : le but du Cice n'est absolument pas de faire grimper les salaires en France.
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