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mardi 30 septembre 2014

Trois minutes pour parler. Start-up : l'Etat déroule le tapis rouge

Les Echos | 29/09/2014
La première édition des « Jeudigitaux » a eu lieu jeudi soir.Objectif : 
rapprocher l'administration, les start-up et les investisseurs.
 

Choc des cultures, jeudi soir à Bercy. Dans l'une des salles de conférences du ministère, 
se côtoient pour la soirée patrons de start-up, investisseurs, responsables de la commande publique, cadres de grands groupes et représentants des administrations. Le tout sous la houlette de la secrétaire d'Etat au Numérique Axelle Lemaire, qui donne ainsi le coup d'envoi des « Jeudigitaux », 
un événement qui sera organisé tous les mois dans un ministère, et qui réunira tous les acteurs 
de l'écosystème numérique, publics ou privés. Le prochain aura lieu à Matignon fin octobre : 
Manuel Valls devrait être de la partie. Les ministères de l'Ecologie, de l'Education nationale, 
de l'Enseignement supérieur, de la Santé et des Transports devraient suivre.

« Parti d'une blague, le nom a finalement été gardé », lance en préambule Axelle Lemaire, 

qui a pris exemple sur ce qui se fait en Grande-Bretagne. Jeudi, environ 70 personnes se sont retrouvées. Objectif : concrétiser sur le terrain les efforts de la French Tech, rapprocher les acteurs 
pour favoriser levées de fonds et commandes publiques auprès des PME innovantes. 
Selon la feuille de route fixée par le gouvernement, la commande publique auprès de PME innovantes doit passer de 1 % du total aujourd'hui à 2 % d'ici à 2017. Les commandes aux PME en général doivent, elles, passer de 16 % à 25 %.

« Les start-up sélectionnées l'ont été sur plusieurs critères : elles possèdent toutes un "wow effect"

[une technologie capable d'impressionner le public, ndlr], génèrent déjà du chiffre d'affaires 
et cherchent des financements. » Six start-up ont ainsi été choisies autour du thème du soir, 
les objets connectés et la réalité augmentée : Cityzen Sciences, qui développe des textiles connectés, Editag, qui sécurise et adapte les objets connectés au monde professionnel, Busit, 
qui relie les objets connectés entre eux, Ayotle, qui développe un logiciel d'analyse des mouvements, Diotasoft, qui fournit des solutions de réalité augmentée aux industriels, et Iconem, 
qui modélise des environnements 3D complexes.

Trois minutes pour parler
Pour présenter leur projet, les start-up disposent d'un « pitch » de trois minutes. 

Un exercice venu des Etats-Unis, pas encore totalement maîtrisé sur la forme par les « Frenchies », 
qui ont souvent eu besoin d'un peu plus de temps pour s'exprimer, jeudi... 
« Mais, sur le fond, nous n'avons rien à envier aux Américains ! » précise Axelle Lemaire. 
L'audience est attentive, des questions concrètes fusent. 
« Pour gérer un flux aussi massif de données, arrivez-vous à trouver des partenaires en France ? » demande un dirigeant de Dell. « On peut en parler ! » répond du tac au tac Gisèle Belliot, 
cofondatrice d'Ayotle, avant que les deux n'échangent leurs cartes sur scène. 
Même spontanéité lorsqu'il s'agit d'évoquer les besoins de financement, 
devant un premier rang entièrement composé d'investisseurs 
(Partech Ventures, Rothschild, Highland Capital, Advent Venture...). 
Toutes ont besoin d'environ un million d'euros pour se développer. 
« Je mets la barre plus haut, je vais dire 20 millions ! » ose Vincent Lambert, de Cityzen Sciences.

Lors du cocktail qui suit, les réactions sont plutôt positives. 

« Les grands fonds connaissent déjà les dossiers présentés, mais dans la communication, 
c'est un événement important, affirme Olivier Mathiot, cofondateur et président de PriceMinister, lui-même "business angel". Il faut faire savoir que nous avons des atouts. » 
Pour David de Amorim, directeur innovation de La Poste, 
« cela ne réglera pas tous les problèmes, notamment les différences structurelles, de rythme, 
entre grands groupes et start-up, mais cela peut initier de grands projets et solidifier les relations ». Quant à Axelle Lemaire, elle promet déjà plus de démonstrations pour la prochaine édition.
parNicolas Rauline
Journaliste   
Capture d'écran: http://pro.orange.fr/
 

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